IV/ Conséquences des colorations.



   A)  Les effets des produits.

Une coloration capillaire peut avoir d'autres conséquences que le changement de couleur des cheveux qui est pourtant son but principal ! Certaines personnes se colorent les cheveux pour changer de tête en apportant de la brillance, de l'éclat à sa couleur d'origine mais aussi pour la mode ou bien pour l'excentricité. Dans la majorité des cas, les personnes se teignent les cheveux afin de cacher ceux qui deviennent blancs.

Grâce à notre étude statistique effectuée sur 100 personnes dans un salon de coiffure rueillois ainsi que parmi nos proches, nous avons pu remarquer que la proportion d’effets négatifs des colorations sur le cuir chevelu et les cheveux étaient moins importants que ce que nous pensions, mais néanmoins élevée : 12% des personnes interrogées ont affirmé avoir eu des problèmes liés aux colorations. Ces derniers varient peu. Dans notre étude, les problèmes mentionnés sont des pertes de cheveux plus ou moins importantes mais aussi des allergies. Une allergie est une réaction anormale, une hypersensibilité du système immunitaire à un corps étranger à l’organisme. Dans le cas des colorations, ces allergies se manifestent principalement par des démangeaisons du cuir chevelu, c’est-à-dire la peau du crâne développant une pilosité, comme les cheveux. Ce sont donc des réactions au contact du produit. D’après les personnes interrogées, ces inconvénients disparaissaient avec un arrêt d’utilisation du produit. D'autres effets secondaires peuvent être causés par des ajouts aux colorations, comme le défrisement des cheveux, leur assèchement en limitant la production de sébum. Ces effets ont été perçus comme des avantages par les personnes les ayant expérimentés. Nous avons également remarqué que la fréquence trop élevée des teintures peut provoquer une perte de cheveux, c'est pour cela qu'il faut se colorer les cheveux avec un écart de trois à quatre semaines minimum entre les colorations. De même, 51 % des personnes se colorent les cheveux tous les mois ; la majorité de notre échantillon, soit 79%, a plus de 40 ans (CF annexe). Seulement 2 personnes sur les 100 interrogées sont des hommes.




   B)  Évaluation de la dangerosité des produits.

Les chimistes mettant au point les formulations des colorations sont contraints de ne pas utiliser certaines substances nocives pour la santé, interdites par les réglementations européennes. En 2006, le Comité scientifique des produits de consommation (CSPC) européen en a interdites 22, dont l’utilisation régulière sur une longue durée causaient des cancers de la vessie. En effet, la peau absorbait ces substances qui causaient une mutation des cellules. Parmi ces substances, on trouve le 4-Hydroxyindole, le 3,4-Acide diaminobenzoïque ou encore le 1,7-Naphthalenediol. D’autres substances peuvent être utilisées dans les colorations à condition de ne pas dépasser une certaine dose, comme les phénylènediamines (méta et para). Cette substance est interdite dans les cosmétiques en contact direct avec la peau alors qu'elle est autorisée dans les colorations tant que sa concentration dans le produit fini reste inférieure à 6%.


 





Formule topologique de la para-phénylenediamine.

La concentration maximale autorisée dans les colorations de certaines substances telles que le diaminobenzène, le diaminotoluène, diaminophénols doit être comprise entre 6 et 10 % et la concentration maximale dans les colorations de l’hydroquine, la résorcine et l'acétone de plomb ne doit pas être supérieure à 0,6%. Le potentiel hydrogène (pH) maximum dans les colorations d’oxydation doit être inférieur à 10. Le pH est une unité de mesure permettant de mesurer l'acidité ou la basicité d'une solution, il indique la concentration des ions hydrogènes dans une solution. Le pH de l’ammoniaque, habituellement égal à 11, est diminué par la présence du peroxyde d’oxygène, ce qui permet de l’inclure dans la composition des produits de coloration.




Des tests cliniques sur la résorcine ou résorcinol, une substance présente dans les colorations, ont prouvé qu’ils contiennent des agents mutagènes pouvant toucher le foie et les reins, et créer des cancers.
On peut penser que les colorations dites naturelles ou sans ammoniaque sont beaucoup moins dangereuses que les colorations avec ammoniaque, mais cela n'est pas tout à fait vrai : elles peuvent elles aussi déclencher des allergies, des irritations, des pertes de cheveux également. Elles contiennent des substances chimiques, tout comme les colorations avec ammoniaque, pour permettre à la partie colorante de pénétrer dans la moelle en gonflant le cheveu et en soulevant les écailles de la cuticule. Ce processus serait impossible sans une action chimique ; l’ammoniaque, bien que plus médiatisé, n’est pas forcément la plus dangereuse des substances le permettant.






Formule de Lewis de l’ammoniaque.


Dans les salons de coiffure, tout accident doit remonter au directeur départemental des affaires sanitaires et sociales. De plus, avant l’utilisation d’un produit, il est recommandé d’effectuer un test sur la peau quarante-huit heures avant une coloration afin de prévenir les risques d’allergie. Cette mention doit figurer sur les produits de coloration et les coiffeurs sont tenus de vérifier que les clients l’ont bien effectué. Malheureusement, avec le développement des colorations à la maison, certaines personnes ne font pas attention à ces conseils et peuvent avoir une réaction allergique. Il faut préciser qu’une réaction allergique peut se déclarer brutalement : un produit peut provoquer une réaction soudaine malgré des années d’utilisation, de même que l’organisme peut réagir alors que le test préventif mentionné ci-dessus ne présentait rien d’anormal.

Ainsi, les colorations présentent des risques d'allergies qui se manifestent principalement par des irritations, ou même parfois des cancers dans certains cas. De nos jours, ces risques sont néanmoins évitables grâce à des législations interdisant certaines substances, notamment par l'Union Européenne.

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