Les égyptologues ont découvert que
Ramsès II se colorait les cheveux pour cacher ses cheveux blancs. Les couleurs
les plus employées sont le noir et le roux, notamment avec l’utilisation du
henné comme colorant naturel qu’on trouve encore de nos jours. 4000 ans avant
Jésus-Christ, les colorations les plus appliqués dans la population étaient
celles avec du henné incorporé dans du sang de bœuf ou bien des têtards
brouillés. Ces deux techniques étaient utilisés pour les différentes couleurs
quelles apportaient aux colorations.
Pour les
colorations noires, on utilisait de l’indigo. Ce produit est extrait encore
aujourd’hui d’une plante nommé l’indigoferatinctoria, appelée aussi
l’indigotier. C’est un arbuste utilisé comme plante tinctoriale, c’est à-dire
pour teindre, on l’utilise principalement dans la teinture de textile comme le
jean. La feuille de l’indigotier est une des sources naturelle de la teinture
bleue d’indigo. Cette teinture est de nos jours synthétisée.
Fleurs et feuilles d’indigotier.
Au Moyen-Âge
les femmes se teignaient ou se décoloraient les cheveux pour pouvoir obtenir
une chevelure blonde ou rousse. Ces tons représentaient à l’époque la beauté
féminine et les rayons du soleil en littérature pour le ton blond. Les femmes
continuaient ce type de soins de beauté même si elles savaient que les
colorations étaient dangereuses. Il existait plusieurs techniques pour embellir
sa chevelure en blond, il fallait laisser ses cheveux au soleil de nombreuse
heure ou bien faire cuire de la paille d’avoine ou des fleurs de genêt. Pour
l’embellir en roux les femmes utilisaient du safran, une épice qui provient
d’une plante nommée le crocus savitus.
Une fleur de crocus savitus.
Pour se
teindre les cheveux en brun, les femmes mélangeaient de la noix de Galles dans
de l’eau de pluie et faisaient mijoter ce mélange avec des feuilles de noyer.
Enfin pour obtenir des cheveux noirs, elles appliquaient un produit composé de rouille de fer, de noix de galle, de
brou de noix, et de l'alun et faisait cuire l’ensemble dans du vinaigre.
Au XVI siècle, à la Renaissance, les
femmes qui se teignaient en "blond
vénitien" obtenait cette couleur en exposant seulement leur cheveux au
soleil en les recouvrant d'un mélange de miel d'alun et de souffre. Le
"blond vénitien" était à la mode à cette époque. Pour que seulement
les cheveux soient exposés au soleil sans que leur teint pâle ne soit tanné,
elles utilisaient des chapeaux ouverts au-dessus.
Au XVIII
siècle, les colorations perdirent de leur importance au profit de la poudre
blanche dont les hommes aussi bien que les femmes parsemaient leurs cheveux.
Une tendance qu'au XIX siècle ne correspond plus aux attentes puisque les
femmes cherchent l'inverse, elles cherchent de la couleur.
Le XIX siècle
est un siècle de découverte. Les chimistes découvrent de nouvelles couleurs
obtenus en mélangeant plusieurs couleurs.
En 1818 un
scientifique français, Louis Jacques Thénard, découvre l'eau oxygénée.
Néanmoins, elle n’est pas employée à des fins esthétiques avant 1879. On
l’utilise alors pour décolorer les cheveux avant d’appliquer d’autres solutions
telles que le henné.
En 1863 le
chimiste allemand August Wilhelm Von Hofmann découvrit la phénylènediamine, une
sorte de diamine. Les diamines sont des composés organiques comportant deux
groupes amines, eux-mêmes des composés dérivés de l’ammoniaque que l’on utilise
en coloration capillaire. La phénylénediamine est aujourd’hui utilisée dans
pratiquement toutes les colorations capillaires que l’on peut trouver dans le
commerce.
1909 est une
année importante dans la teinture des cheveux : c’est le 30 juillet de
cette même année que Eugène Schueller fonde la Société Française de Teintures
Inoffensives pour les cheveux qui deviendra plus tard L’Oréal.
Deux ans auparavant, il avait créé la
première teinture pour cheveux liquide à base de composants organiques et
l’avait baptisée « L’Auréale ».
Son but principal était de cacher les
cheveux blancs. Avec les années 20 et 30 arrive la vulgarisation des
colorations chimiques : on se décolore les cheveux en blond platine pour
ressembler aux stars de cinéma, comme Jean Harlow. Après la seconde Guerre Mondiale,
période de restriction aussi bien alimentaire qu’esthétique, on voit apparaître
de nouveaux produits de colorations tels que les crèmes, les gels ou les
colorations non oxydantes. Les années 60 restent sages dans le choix des
couleurs (blond, brun ou roux) et permettent à Schwarzokpf de mettre sur le
marché la première mousse colorante. Cela change dans les années 70, avec
l’apparition du mouvement punk et de ses crêtes colorées. Les coiffeurs se
perfectionnent dans la maîtrise des colorations, mèches et décolorations
jusqu’aux années 90, où les produits de coloration pour homme
apparaissent : les clients veulent cacher leurs cheveux blancs.
De nos jours,
le choix de produits s’est encore diversifié : l’innovation est constante
et des nouveautés voient régulièrement le jour sur le marché. Se teindre les
cheveux est devenu un geste commun dont on discute avec son coiffeur, tant chez
les hommes que chez les femmes.
Ainsi, on peut remarquer que la technique employée afin de
teindre les cheveux a connu des changements importants grâce à l’évolution de
la science dans le temps.